Historique
Petits gestes, grands résultats est né d'une idée de deux enseignants de 2e cycle de l'école : François Tremblay, enseignant d'histoire et éducation à la citoyenneté, et Sébastien Roy, enseignant de science et technologie.
Au printemps 2011, l'un d'eux se surprend à gronder son enfant d'avoir ramassé un déchet qui jonchait la rue en lui disant de le laisser là, car c'était sale. L'illumination se fait : l'éducation qu'on fait auprès de nos enfants fait en sorte qu'aider l'environnement en le nettoyant de ses déchets est une action négative. Logique donc qu'une fois rendus adolescents et même adultes, la conscience environnementale soit si peu développée.
Le constat est clair : plus important encore que le comportement, c'est la conscience qu'il faut changer. Inutile donc d'aller vers la coercition en punissant les pollueurs. Récompensons plutôt les bonnes actions. Le projet PGGR devait donc consister en un regroupement de tous les acteurs de l'école autour de la cause environnementale.
En juin 2011, un sondage est mené auprès des tous les élèves et membres du personnel afin de connaître leurs perceptions de la propreté dans l'école et leur potentiel niveau d'engagement. Le portrait est clair : 71% se disent insatisfaits de la propreté des lieux et 83% se disent prêts à poser un petit geste pour améliorer la qualité de l'environnement.
Octobre 2011, pour le lancement de PGGR, une présentation est faite auprès de chacun des niveaux scolaires, de la première à la cinquième année de secondaire. Après un état de la situation sévère, dénotant la malpropreté du milieu et du terrain l'entourant, on a éveillé les élèves au fait que l'avenir de leur milieu et, dans un spectre plus large, l'avenir de la planète, étaient entre leurs mains. Il leur a alors été demandé s'ils étaient tous prêts à investir moins de deux minutes par jour à la cause environnementale. L'adhésion fut instantanée. La cause en valait la peine et l'effort était minime.
Chaque élève s'est vu remettre un bracelet aux couleurs de l'école, soit le vert et le jaune. Il faut aussi savoir que ces couleurs ont été choisies puisque le jaune représente l'amitié et le vert symbolise l'environnement et l'espoir. Toute personne portant le bracelet s'expose donc comme un ami de l'environnement. Et celle-ci est avisée que ce bracelet est assorti d'une responsabilité. En effet, le porteur s'engage à ramasser au moins deux déchets par jour, entre la maison et l'école. Comme l'école compte quelque 1100 élèves, ce sont des tonnes de déchets potentiellement en moins dans notre écosystème.
De plus, les élèves ont été invités à faire connaître le mouvement à leurs proches en leur procurant un bracelet au coût de $2. En plus de devenir des ambassadeurs de PGGR dans leur milieu de travail, ces personnes, par leur contribution financière, participent à l'amélioration du milieu physique de l'école, puisque tous les profits de la vente des bracelets reviennent aux élèves sous forme d'initiatives environnementales ou la mise en place d'activités intéressantes à l'école, accroissant par le fait même la persévérance scolaire des élèves.
La première action significative a été tenue le 5 octobre 2011. L'école a lancé, en collaboration avec certains employés d'entretien de la Ville de Gatineau, l'Opération Coup de balai, une activité de nettoyage du terrain de l'école, mais aussi de ses alentours, dont les bois bordant l'école et le marais Touraine la séparant d'un quartier résidentiel. En plus de remplir une quantité impressionnante de sacs de déchets, cette activité a permis à PGGR d'accroître son nombre d'adeptes, l'initiative étant citée dans le journal régional La Revue. Autrefois principaux pollueurs de leur quartier, les élèves devenaient alors de réels ambassadeurs exempts de saleté.
Afin de partager les impacts de cette opération, un élève de l'école a eu l'initiative de lancer la page Facebook du mouvement (www.facebook.com/pages/PGGR). Elle se veut maintenant un forum d'échanges discutant de nouvelles initiatives que l'école pourrait mettre de l'avant. C'est ainsi qu'est née l'idée de la bouteille d'eau réutilisable à l'effigie de PGGR. Tannés de voir le sol jonché de bouteilles d'eau à usage unique et conscientisés que les compagnies d'eau embouteillée puisaient l'eau potable sans grande redevance à notre gouvernement, les élèves ont suggéré l'idée de vendre de les bouteilles PGGR. Biodégradables et exemptes de produits néfastes à la nature, elles sont très populaires.
C'est aussi sur la page Facebook que circulent des projets tels que les emballages-cadeaux en tissu, donc réutilisables, et le savon à lessive fait maison. La page Facebook compte actuellement quelques 700 amis, qui font connaître leur participation à la cause.
Le mouvement PGGR a aussi permis l'organisation, le 9 décembre 2011, du premier Éco-show. Il mettait en vedette des artistes de la région, en particulier le groupe Godlalune, dont la chanson Changer le monde (www.youtube.com/watch?v=z474RjCzhjo) correspond en tous points aux valeurs prônées par PGGR.
Les impacts sur le milieu ont été instantanés. Bien que difficile à quantifier, le premier impact majeur fut une amélioration marquée de la propreté à l'intérieur et aux alentours de l'école. Aux dires des élèves et des membres du personnel, c'était la première fois depuis l'ouverture de l'école que les déchets étaient si peu nombreux, particulièrement dans des endroits névralgiques comme l'agora et la cafétéria.
En janvier 2012, près de 4 mois après le début du projet environnemental, les mêmes élèves ont été sondés afin de déterminer quel profil d'adepte à PGGR leur correspondait le plus. Ils avaient le choix entre 6 profils d'adhésion : l'Astronaute, le Malsain, le Distrait, l'Apprenti, le Compagnon et le Maître. Les résultats de ce sondage sont effarants. Des quelques 1100 élèves de l'école, seulement 33 ont énoncé ne pas suivre le mouvement. Il s'agit d'un taux d'adhésion que nous n'aurions jamais eu la prétention de croire pouvoir atteindre après seulement quelques mois.
Il arrive aussi que s'organisent des Flash-ramasse, c'est-à-dire que des élèves accompagnent les initiateurs de façon impromptue, lors d'une pause ou du dîner, afin de garder les alentours de l'école propres. Les jeunes ne sont ni obligés, ni récompensés pour leur bonne action. Ils ne sont motivés que par la beauté du geste.